5ème ascension de l'Alpe d'Huez en 2014

Cette sortie Alpe d'Huez se démarque de mes précédentes ascensions de l'année puisque j'ai eu l'honneur d'être accompagné de la feuille d'érable rouge. En effet, mon ami "m makster" sur Strava avait pris le soin de porter le symbole de son pays en haut du plus renommé des cols hors catégorie du Tour de France. De quoi impressionner les copains de l'autre côté de l'Atlantique... 

Partis de la gare de Grenoble Université (Gières), nous avions une cinquantaine de kilomètres d'échauffement devant nous avec la montée d'Uriage en guise de premier hors d'oeuvre. Pour le reste,  il s'agissait d'un long faux plat montant vent dans le dos pas mal fréquenté en ce jour par nos amis automobilistes.

Après 26km, nous avons fait un premier arrêt ravitaillement en eau à l'aire de repos de Gavet. C'était ensuite parti pour notre dernière heure de route "relax" avant de passer aux choses sérieuses.

On n'allait pas garder longtemps le sourire et notre air décontracté !

Fait de route de cette première partie de circuit, nous avons rencontré un groupe de jeune danois, leader à part. Ces cyclistes (dont une demoiselle) portaient tous exactement le même équipement, du maillot au cuissard, en passant par les chaussures et le vélo. Après une brève discussion avec le leader, il me confia qu'il s'agissait d'un projet pour jeune sans emploi. Ils avaient effectué une préparation de 4 mois là bas au Danemark pour relever le défi de l'Alpe d'Huez. Nul doute qu'ils sont venus y chercher goût de l'effort, de la persévérance et de l'abnégation pour être amenés à la satisfaction et la fierté d'un défi relevé remporté. L'ascension de l'Alpe d'Huez est une école de la vie, voilà comment j'interprèterais leur projet. J'ai laissé ma carte de visite au leader à ce moment, je suis intéressé d'en savoir plus, je trouve qu'il s'agit d'un très beau projet et initiative. Bien sûr, leur niveau n'était pas le nôtre, nous les avons donc rapidement quitté. Il y avait tout de même la perspective du plaisir de les recroiser plus tard dans l'Alpe d'Huez.

On s'approchait du Bourg d'Oisans, l'adrénaline montait comme le montre cette vidéo :

L'influx nerveux est à son maximum à quelques kilomètres de notre challenge :p

A l'entrée du Bourg d'Oisans, nous avons croisé un groupe de cyclistes en escale technique avant l'ascension. Nous avons temporisé, fait un petit demi-tour pour nous joindre à eux une fois ceux-ci repartis. S'en est suivie une petite discussion, il s'agissait d'un groupe de copains anglais d'une petite dizaine d'unités. Ils étaient logés au Bourg d'Oisans, étaient arrivés la veille et avaient gravi le col d'Ornon comme premier test. Ils avaient planifié de faire les cols du Télégraphe et du Galibier départ depuis Saint Jean de Maurienne le lendemain pour repartir le surlendemain.

Nous approchions rapidement de la station EDF, km 0 de l'ascension. Trêve de bavardages, manches retroussées, salutations faites, c'était parti plein pot pour une tentative de nouveau record personnel.

Je ne me suis pas économisé dans ces trois premiers kilomètres très raides, ni par la suite d'ailleurs, l'ascension fut difficile comme à chaque fois. Pas trop de sensations dans des pourcentages de 8% et plus, l'Alpe d'Huez ne fait aucun cadeau par rapport aux autres cols. C'est celle que je trouve la plus exigeante pour tous les HC que j'ai pu faire jusque là. N'étant pas aussi longue qu'un Galibier ou un Mont Ventoux, il est aussi très tentant d'employer tous ses moyens pour faire un temps et donc un classement. Il y en a pour 50 minutes environ en ce qui me concerne à forcer sur les cuisses, sentir les efforts des muscles lombaires, c'est loin d'être insurmontable. Calé à une pulsation cardiaque moyenne de 165 bpm, avec un bon souffle, je souffre plutôt de la sollicitation élevée des muscles sus-cités. 

Je suis monté jusqu'à l'arrivée du TDF, soit 2 km plus loin que la fontaine, de son podium et des ses magasins et restaurants.    

Je porte fièrement mon maillot perso de guide cyclotourisme haute montagne.

A propos de mon maillot et de ma future activité professionnelle, j'affine notamment ma réflexion  sur le projet dans mes échanges avec les étrangers. S'exprimer dans une autre langue peut aussi permettre d'apporter un nouvel éclairage. De plus, l'anglais sonne quelquefois ou très souvent mieux que le français, ce qui peut permettre de franchir une barrière de langage pour une terminologie qui paraît un peu "ridicule" ou non appropriée. Ainsi, je me suis présenté comme "High Mountain High Speed Climbings Cycling Guide" aux étrangers rencontrés. C'est ce complément "High Speed" que je n'avais pas inclus jusque là dans ma réflexion dans ma langue maternelle, alors que ça correspond bien au projet par rapport à la cible clients visée.

Une petite vingtaine de minutes après mon franchissement de la ligne d'arrivée, j'ai retrouvé mon compagnon de route. Belle performance pour sa première ascension de l'Alpe d'Huez, je l'en félicite encore ici ! Nous avons immortalisé notre succès après une petite collation avant de redescendre tranquillement, coupe-vents endossés et manchettes enfilées. 

Ca mérite bien un point levé ! :)

Nous avons aussi retrouvé le groupe de cyclistes UK avec lesquels j'ai poursuivi quelques discussions notamment sur le site Strava. Ils s'étaient confortablement posés à la terrasse d'un café, j'ai distribué ma carte de visite. J'espère avoir de leurs nouvelles et des invitations de connexion Strava pour en savoir plus sur leur séjour et leurs activités sportives de l'autre côté de la Manche.

En redescendant, j'avais dans l'idée de me servir en pommes des Alpes toutes fraîches et juteuses puisque juste cueillies. Il y en a partout au pied de l'Alpe d'Huez, il n'y a qu'à tendre le bras. Un délice !!!

Il y avait aussi le groupe de Danois qui abordait la montée en départs différés suivant les niveaux, très pertinents, bien vu ! J'en ai profité pour échanger encore avec les quelques jeunes qui partant les derniers étaient les meilleurs. J'ai distribué quelques cartes de visite, j'espère avoir de leurs nouvelles pour connaître leurs impressions et en savoir plus sur leur projet très intéressant.

J'ai accumulé quand même pas mal de fatigue avec nombres d'ascensions HC ces dernières semaines. En plus de mon effort max sur la course de côte (col du Verdun) la veille et cette tentative de nouveau PR sur l'Alpe d'Huez, il faillait rentrer en s'économisant. Le profil du retour était descendant, le vent de face allait réduire sensiblement cet avantage. m makster très en jambes encore a pris la charge du retour et m'a permis de rentrer calé dans son aspiration, retour dans un fauteuil ! Merci m makster !! :)

Une locomotive canadienne ;)

Le retour depuis la gare de Grenoble a semblé court avec une bonne sieste dans le train, les jambes allongées pour optimiser la récupération.

Chez moi, je dois avouer m'être empressé de télécharger mes données sur Strava pour connaître le verdict de ma haute lutte pour établir un nouveau PR. Je fus une nouvelle fois très déçu, pas de statistiques sur le segment complet mais seulement sur quelques segments partiels de la montée, spécifiquement dans les premiers kilomètres d'ascension.

Comme à mon habitude, je relativise. Ca a été une très belle sortie en compagnie de m makster, nous n'avons rencontré aucun problème, ni casse mécanique, ni chute et nous avons même eu une météo au top avec un soleil réchauffant au sommet de l'Alpe d'Huez. De superbes souvenirs d'une sortie et d'un challenge réussis entre copains, que demander de plus ?

Et enfin, ça ne sera pas ma dernière ascension de l'Alpe d'Huez - nouveau rdv très bientôt, à suivre !