Je projette de créer mon activité professionnelle en 2015 en tant que Guide Cyclotouriste Haute Montagne pour Etrangers.
Je relate sur ce blog mes entraînements, reconnaissances de parcours et organisation de ma structure.

dimanche 7 septembre 2014

Télégraphe - Galibier bis repetita

Après la sortie Glandon/Croix de Fer, Télégraphe et Galibier de la semaine dernière marquée par un problème d'enregistrement de données, il me fallait absolument réitérer les ascensions du Télégraphe et du Galibier pour y obtenir des statistiques d'ascensions.  

J'ai planifié une sortie différente avec une entrée directe dans le vif du sujet avec un départ à Saint-Jean de Maurienne. Après 30 minutes d'échauffement, on arrive directement au pied du col du Télégraphe. Un avantage certain est la fraîcheur physique de début de sortie permettant de faire un temps respectable dans les deux ascensions enchaînées. Et j'en fus satisfait de retour chez moi une fois les données téléchargées. Cependant, même si ces temps sont intéressants, ils peuvent être améliorés à condition de ne pas avoir à en garder sous le pied pour le reste de la sortie. Je ne me suis pas employé au maximum de mes capacités ayant prévu une ascension de l'Alpe d'Huez et le retour sur Grenoble (Gières exactement) pour une sortie de 166km au total. Bien m'en a pris parce que l'ascension de l'Alpe d'Huez, après avoir laissé des forces dans mes deux premières épreuves du jour et un vent assez défavorable dans l'ascension, a pris la forme d'un supplice.

Le parcours et son profil

Départ de la gare de Lyon Part Dieu à 7h30 environ et arrivée à Saint Jean de Maurienne à 10h50, cela aurait pu apparaître un peu long mais la première heure de train a ressemblé à une fin de nuit et la correspondance à Chambéry imposant un arrêt d'une heure, je l'ai transformé en temps de relaxation sur la terrasse d'un café à admirer le ciel si bleu et profiter des rayons de soleil qui me caressaient si agréablement le visage. Il fallait apprécier ces moments de repos, et entrer dans une concentration préparative à la débauche d'énergie à venir.

Et c'était parti pour 7h estimées de route dont les trois premières pour gravir 50 premiers kilomètres de dénivelé positif. Ma préparation était calée sur ce que j'avais pu expérimenter la semaine précédente. J'ai complété mon ravitaillement solide par 3 sachets de pain d'épices (avec morceaux de sucre pur au dessus...), un régal ! Le réconfort alimentaire ou récompense peut on aussi le qualifier fait pleinement parti des petits détails de soutien moral :)   

Je me suis senti facile dans le col du Télégraphe, j'étais frais mais pour l'avoir fait la semaine dernière, j'avais des repères solides. Plus je pratique les ascensions haute montagne, plus je constate à quel point les repères physiques sont importants pour des performances optimisées. Les bornes kilométriques avec pourcentage moyen à venir, dont certains cléments (6-7%), supportent remarquablement le moral et la motivation.

Après le col du Télégraphe, comme je le savais désormais, descente juste qu'à Valloire - vraiment un charmant petit village, ce qui permet de récupérer, de retrouver un peu de vélocité afin de moins solliciter en force les muscles des cuisses.

Exposition artistique en sortie de Valloire

Arrivant en sortie de Valloire, l'ascension du Galibier commence par un raidillon à très fort pourcentage. Celui ci n'est néanmoins pas très long, et la suite bien qu'assez exigente permet de progresser sans trop peiner. Ceci dit, la route est droite et large à cet endroit du Hameau de Bonnenuit. On apprécie alors mal le pourcentage réel et on se sent collé à la route, moralement ça entame un peu. Arrivent ensuite les virages et on observe concrètement la montée importante en altitude. Les pourcentages sont assez importants mais se voir monter ainsi procure des sensations rendant l'effort presque agréable, ou même agréable dois je dire en y réfléchissant un peu plus. Les panoramas s'offrant alors à nos yeux ébaillis, distraient de l'effort et de la difficulté. Je me souviens bien de ces mots en boucle dans ma tête : "Que c'est beau !!!".
Bien sûr, il y a la fatigue parce que qualifier de simplement "beau" ce paysage splendide et magnifique est un euphémisme !

Panorama depuis le sommet du Galibier

Le sommet du Galibier atteint, je basculais en direction de Grenoble pour découvrir cet autre versant que je n'avais jamais emprunté auparavant. Direction le col du Lautaret, puis l'Alpe d'Huez. La vitesse moyenne remonte très vite et la descente sur un revêtement goudronné tout neuf est des plus agréables après tant d'efforts. Il faut aussi dire que la jauge "égo" est bien remplie avec de si belles ascensions réussies, la tête va très bien merci... :)

Je me dois de faire une parenthèse pour relater une expérience de danger non rencontrée jusque là. Mes lunettes n'étaient plus très propres après les deux ascensions et au sommet, je me suis changé pour ne pas prendre froid mais j'ai négligé de nettoyer mes verres (ou plastiques en réalité). L'asphalte tout neuf dans la descente me donnait une confiance de descente possible en quasi-aveugle. Or, une chaussée défoncée par endroit aurait pu me faire chuter. Le goudron fond rapidement en été, il est malléable et avec les véhicules de poids non lourd mais important, la chaussée peut être fortement déformée par endroit, attention danger !!!

L'inconvénient d'une si longue descente, c'est que même en pédalant, les muscles refroidissent et ils se retrouvent dans un état d'activité tout à fait inadapté au pied d'une nouvelle ascension. Et en considérant l'exigence des trois premiers kilomètres de l'Alpe d'Huez, les implications sont d'autant plus sévères.

Dans la descente du col du Lautaret...

Des paysages époustouflants ! Encore et toujours plein les mirettes !!

Comme dit plus haut, je suis parti dans cette dernière ascension du jour avec la seule idée d'arriver au sommet. Je ne pensais pas souffrir autant... Dans les premiers kilomètres, il y avait un cycliste au sol, à demi-caché par une couverture tendue par d'autres cyclistes lui ayant porté secours. Il avait de toute évidence chuté en descente, il avait l'air bien mal au point. Bien que non pratiquant, je voudrais prier pour lui... :( Espérons qu'il s'en soit pas trop mal sorti, malheureusement je n'en saurai jamais rien. Ca prend aux tripes de voir un camarade en si mauvaise posture.
Le vent de face, les pourcentages élevés et mes jambes oxydées divertirent mes pensées de l'inquiétante scène que je venais de voir.
J'ai eu mal je dois avouer, physiquement et moralement. J'ai pensé à plusieurs reprises repartir dans la descente laissant l'ascension inachevée. Je venais après tout d'avoir fait déjà de beaux efforts dans les précédentes ascensions. Ne pouvais je pas me le permettre ? "NON" a répondu mon égo et ma fierté. Que vont penser les copains de mon ascension inachevée ? Je ne vais pas en être fier... Et tous les cyclistes que j'ai remonté, "pfff rigolo, ça a bien servi de monter vite, t'arrives même pas au bout !" Bien sûr, c'est un cinéma que je me fais là et on dira même quelle importance ce que pensent les autres, mais ça sert à ne pas abandonner. La fin justifie les moyens, même ceux paraissant stupides.
Dernière idée à laquelle je me suis raccroché pour achever l'ascension, celle d'un exercice du mental. Tu n'abandonnes pas, jamais pour une faiblesse mentale, tu as un honneur à défendre ! La seule limite que j'aurais acceptée est celle de mon corps. J'avais des crampes, elles étaient un peu handicapantes mais gérables. J'ai tenu jusqu'au bout et comme à chaque fois, j'en suis heureux :)

Le retour a été en roue libre, c'est principalement de la descente jusqu'à Gières pour reprendre le train. J'avais bien calculé mon temps de déplacement pour cette sortie, qui se terminait avec une heure de débattement avant le retour sur Lyon, un temps appréciable pour trouver un camion pizza comme la semaine dernière. Encore une fois, ça a été après une si longue sortie, une dégustation notable même si je n'ai pas trouvé ma pizza exceptionnelle. Vu le nombre d'ingrédients que contient une pizza, l'apport calorique et en minéraux (dont le sel, j'avais bien besoin de recouvrir mes réserves), ce repas constitue un excellent régénérant. Je parle pour le corps, mais le soin est aussi pour le mental - que c'est bon une pizza !!!

Illustration de la perte en minéraux d'où la nécessité de boire des boissons riches en électrolytes

Tout s'est déroulé sans encombres encore une fois, pas anodin, merci au ciel, à ma bonne étoile, etc...

Statistiques et expériences réalisées, reconnaissance de parcours et de segments faite, ma mire s'est déplacée sur les cols de la Madeleine, du Glandon partie Ouest et de la Croix de Fer (données incomplètes sortie du 31/08/14)... A suivre.

Vélo + Haute Montagne + moi = In love

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