Je projette de créer mon activité professionnelle en 2015 en tant que Guide Cyclotouriste Haute Montagne pour Etrangers.
Je relate sur ce blog mes entraînements, reconnaissances de parcours et organisation de ma structure.

lundi 22 septembre 2014

Col de l'Iseran - tutoiement du ciel

Après une nuit bien reposante sur un matelas très confortable, des draps et une couverture soyeux et épais, je me suis réveillé peu avant le levée du jour dans de très bonnes dispositions. Je n'ai pas ressenti au réveil la moindre fatigue musculaire, ni même une quelconque paresse à l'idée du challenge du jour, bien au contraire !

Vue sur Bourg Saint Maurice au petit matin depuis ma chambre d'hôtel

L'Iseran depuis mon point de départ, c'est 47 km d'ascension non stop pour près de 2000m de D+, cette perspective me galvanisait! J'avais anticipé 3h pour arriver au sommet, il m'en fallut 2h53min.
Le parcours débuta par quelques kilomètres de descente, pas si mal pour se remettre en jambes. La pente allait pourtant vite s'inverser, pas pour mon déplaisir - j'étais là pour ça. D'autre part, il faisait plutôt frais, j'étais alors un peu empressé de me réchauffer par l'effort. Pourtant, j'avais déjà pris des dispositions inhabituelles en ce qui me concerne. Je suis plutôt de nature à surchauffer dans l'effort et à me vêtir peu par conséquent, mais je savais qu'avec le fort gain en altitude, les températures allaient chuter d'autant. Ainsi, j'ai non seulement enfilé mon maillot de corps alvéolé mais aussi un maillot de corps classique à manches longues. Au cours de l'ascension, ça c'est révélé un choix parfait !
Je n'ai pas opté par contre pour les gants intégrales, l'effort allait maintenir les mains et doigts à bonne température, et il était primordiale de conserver les gants intégrales sèches pour la descente. Il est important de penser à tout, le diable se cache dans les détails...

Me voilà parti dans l'effort, le palpitant calé vers 155 bpm. Le premier point de repère important fut la ville de Tignes, station très connue et prisée par les sportifs de haut niveau pendant la saison hivernale. Je pense notamment à l'équipe de France de Foot, moi qui suis assez porté par ce sport collectif (plus pratiqué depuis ma reprise du vélo en raison de l'incompatibilité totale avec le cyclisme).

Vue arrière d'un tunnel au-dessus duquel passe une cascade: 
un autre spectacle apaisant et bucolique de la montagne

Cadre verdoyant et rocheux du lac de Chevril (Tignes toujours)

Le soleil était au rendez-vous sur cette partie, confirmant l'amélioration pour cette journée prévue par les prévisions météorologiques. Le prochain village/station était celui de Val d'Isère, souvenir d'enfance puisque j'y ai passé un séjour scolaire à l'âge de 8 ans. C'était ma première fois sur des skis, sentiments étranges de repasser par là 27 ans plus tard. Encore des souvenirs ravivés.
Cependant, je n'avais pas mémoire des détails, du charme magnifique des constructions de cette station avec des roches locales utilisées pour les toits ! J'en suis encore pantois !

Maisons en pierres locales de la station de Val d'Isère - quel atypisme !

C'est après Val d'Isère, où se trouve une fontaine au passage, que l'ascension de l'Iseran commence vraiment, même s'il reste encore un petit répit avant où un cadre exceptionnel se présente à notre émerveillement pour un lieu en dehors de notre temps et de nos sociétés.

La route est belle et mène à un havre de paix...

A droite, un troupeau de moutons

Un canasson paisible, qui ne le serait pas à sa place ? :)

Et enfin le virage pour s'envoler, monter en altitude et s'employer pour rejoindre le sommet au milieu de majestueuses montagnes, quelques unes laissant apparaître leurs neiges éternelles.

Un petit ruisseau en contre bas, la montagne et ses nuages à fleur de roches - poétique...

Il s'agit bien d'une des plus belles ascensions effectuées jusque là, en témoigne le tri très sélectif sur les clichés réalisés qu'il me coûte de ne pas tous partager. Accessoirement, je grimpe mais comment faire abstraction de tant de grandiose ?

Village/station de Val d'Isère au milieu de montagnes plus majestueuses les unes que les autres

Et enfin le sommet, celui tant convoité d'une altitude ou l'air se fait rare et où pour la première fois, j'ai vraiment ressenti le manque d'oxygène en fin d'ascension sur les deux derniers kilomètres.

Une ascension ? Non, une expérience et un voyage !

Une dizaine de photos plus tard, il était temps de redescendre, ré-équippé comme il se doit. La descente abrupte ne fut pas très longue, ce qui est un avantage certain pour réduire le refroidissement du corps. J'étais trop heureux de ne pas me retrouver encore dans l'état de presque hypothermie de la veille dans la descente du col du Cormet de Roselend. 

J'ai fait une halte à Bessans, où j'ai pu me ravitailler en eau mais aussi acheter trois pommes sur un marché à un producteur local. De mémoire, je n'en ai jamais mangé de meilleures, aussi juteuses et savoureuses ! 
Enfin, ma route repris en direction de Lanslebourg où je me suis octroyé un arrêt déjeuner - pain aux céréales et café avant de régler le dernier objectif de mon séjour : le col du Mont Cénis. Pas très long, mais avec quelques portions à 8% et avec une fatigue évidente, mon ascension de ce col ne restera pas dans les annales. Comme à mon habitude, il est évident que je n'en resterai pas là... ;)
La pluie s'invita en cette fin de sortie, juste un peu avant le sommet du Mont Cénis atteint, il était temps de rentrer. J'ai pris la direction de Modane et au hasard d'un panneau de direction, j'ai opté pour la route de Modane - vue panoramique. Encore un peu d'ascension, mais aussi de la hauteur surtout pour terminer cette sortie en beauté de derniers paysages dont on ne peut se lasser.

Retour sur Lyon, trois heures de train dont au moins la moitié à dormir. J'ai dîné, puis re-dîné et encore re-redîné. La montagne, ça creuse !!! :)

Je me rends compte que c'est bien aujourd'hui avec la rédaction de ces deux articles que je savoure pleinement l'expérience vécue. Tant de temps avec soi, avec la montagne, dans l'effort et la réussite d'objectifs relevés donne de l'assurance pour mes projets à venir : qui peut ne pas en rêver autant ?

Au final, je me dis qu'un article, que j'écris à un moment comme un roman-photo, s'en trouve avec un petit parfum de poème.

Maintenant, lyrisme à part, de nouveaux objectifs me taraudent l'esprit et ils ont pour noms : 

Col Agnel (2744m) et Cîme de la Bonette (2715m) !

2 commentaires:

  1. Splendid landscape! Even though I could not understand all you wrote here, the pictures talk!

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  2. Thank you for commenting. Yes, landscapes are wonderful over there, yet pictures are not as beautiful as reality !! Go on biking ! ;)

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