Je projette de créer mon activité professionnelle en 2015 en tant que Guide Cyclotouriste Haute Montagne pour Etrangers.
Je relate sur ce blog mes entraînements, reconnaissances de parcours et organisation de ma structure.

lundi 22 septembre 2014

Cols Cormet de Roselend et du Petit Saint Bernard - 20 Septembre 2014

Ce week-end du 20 et 21 Septembre, je l'attendais impatiemment mais je le redoutais aussi. J'avais prévu de gravir le col de l'Iseran (2770m), je n'étais jamais monté à une telle altitude avec de telles conditions climatiques. En cette fin de Septembre, les températures ont bien chuté et les prévisions météorologiques annonçaient de la pluie ou des averses tout du moins. Pas suffisamment pour me décourager...

Afin de rentabiliser pleinement mon déplacement autour de Bourg Saint Maurice d'où j'avais décidé le début de l'ascension, j'ai élargi mes objectifs en planifiant un week-end de deux jours d'ascensions en haute montagne. Le programme au fil de ma réflexion durant la semaine est devenu le suivant :

Samedi 21 Septembre : Départ d'Albertville -> Cols du Cormet de Roselend et du Petit Saint Bernard

Dimanche 22 Septembre : Départ Bourg Saint Maurice (Séez) -> Col de l'Iseran et Mont Cenis

Je vais relater dans cet article "l'excursion" de Samedi, le récit de Dimanche étant l'objet d'un prochain article.

La préparation pour un week-end de deux jours, voilà la première des préoccupations pour des sorties réussies. Tout d'abord niveau ravitaillement, en poudre énergétique à doubler simplement et en aliments solides - barres de céréales, pâtes de fruit et bananes tels qu'habituellement, mais j'ai aussi complété par du pain d'épices (320g au total pour les deux jours). Par rapport à une sortie d'une journée, il faut bien penser à parfaitement entretenir et maintenir les réserves énergétiques, il n'y aurait pas de pardon sur une erreur sur ce paramètre.
Pour l'hôtel, il y en a de nombreux à des tarifs très abordables - j'ai retenu l'auberge du Val Joli au pied du col du Petit Saint Bernard. J'en ai été pleinement satisfait. Cette auberge dispose d'une annexe permettant d'entreposer les vélos pour la nuit, il y en avait presque une dizaine le soir à mon arrivée, auxquels s'est ajouté mon fidèle destrier.

Arrivée en gare d'Albertville après 2h de transport seulement sans correspondance, ce fut un grand plaisir pour moi de découvrir cette ville dont on y associe forcément les Jeux Olympiques d'hiver de 1992. J'avais 13 ans...

Ville départ de mon week-end haute montagne et pointe de nostalgie

Et c'était parti pour 120 km et 3000m d'ascension totale. Ca a commencé comme je l'aime avec directement de la pente, juste ce qu'il faut pour réveiller tous les muscles avec tantôt une position assise, tantôt en danseuse. Les paysages me confiaient tout de suite leur splendeur, dans cette échange muet entre nous. Tout début d'heures de contemplation.

Légère déclivité, un ciel clément et au loin les sommets !

Poursuivant ma progression vers le col du Cormet de Roselend, j'ai noté au passage une bifurcation vers le col de la Forclaz pour un prochain rendez-vous... 
Je devais ensuite arriver sur le lac de Roselend, je savais que je devais m'attendre désormais à cette eau turquoise magnifiant encore davantage la toile de l'artiste, mais on ne peut définitivement pas s'y préparer : l'envoûtement est total, le temps se suspend avant de s'accélérer quand on se rend compte avec une quasi-panique qu'à ce spectacle nous lui donnons congé, kilomètres après kilomètres, à notre regret, bien trop vite passés.

Des moments de contemplation pendant lesquels on pense 
à poser pied à terre pour s'arrêter à jamais
Une petite bâtisse de pierre qui relève encore davantage
 un charme sans commune mesure des lieux

Les choses sérieuses s'amorcent ensuite avec une déclivité supérieure à 8% rappelant l'exigence de la montagne : tu ne peux recevoir sans donner à même valeur, à même hauteur. Et à ce moment là, ce n'est plus les jambes qui répondent à cette demande mais la tête ! Cependant, bornes kilométriques après bornes kilométriques, le sommet se rapproche, se devine et s'atteint. Le combat intérieur prend fin et laisse place à la fierté de s'être battu, d'avoir fait preuve d'abnégation dans l'épreuve et enfin d'avoir atteint ce sommet convoité tel un trophée sur un tableau de chasse.

Toi aussi, je te voulais dans ma collection !

Il fallait se couvrir pour une trentaine de kilomètres de descente: cache-cou, bonnet, gants, coupe vent et surchaussures en Gore-Tex n'étaient pas de trop. En effet, je suis arrivé à Bourg Saint Maurice presque frigorifié, surtout au niveau des doigts. Les gants intégrales trop légères n'étaient pas adaptées, leçon retenue! Un café allongé m'a permis de recouvrir une température corporelle compatible avec l'effort, notamment pour les muscles des cuisses avant de m'engager dans l'ascension du col du Petit Saint Bernard. J'ai surtout recouvert la sensation et l'usage de mes doigts :)

Je savais ce col du Petit Saint Bernard plutôt roulant avec des portions au pourcentage maximum de 7% : idéal pour faire de la récupération pour les objectifs du lendemain. Je suis donc monté au rythme, sans forcer et dans une ascension que je qualifierai de plaisante. Toutefois, le ciel vers le sommet se faisait des plus menaçants, de quoi craindre une douche avant même d'arriver à l'hôtel. J'en eus droit à une légère qui rendit celle de l'hôtel encore plus appréciable.

A ce moment, j'ai envisagé les limites météorologiques qui me feraient redescendre.

Au sommet du col du Petit Saint Bernard, j'ai pu faire une photo fort sympathique de la frontière avec  nos amis italiens (pour la petite anecdote, très équipés en Porsche pour la vingtaine croisée et ce sans exagération !)

J'ai posé mes roues en Italie ! :)

Retour sur Bourg Saint Maurice enfin avec ce qui était plus qu'une simple bruine. Objectif ravitaillement pour la soirée, douche bien chaude bien méritée (un bonheur !!!), dîner et récupération / "comatage" devant la télé.

Malheureusement, je dûs faire face à une fringale, les pains d'épices prévus pour le lendemain en ont fait les frais :) Peu importe, quand le corps demande, on ne peut et on ne doit pas certainement lui résister - ce qui en passant est sans espoir dans ces cas. L'échéance n'est que retardée à plutôt court terme... ;)

Vivement demain songeais je en m'endormant : col de l'Iseran - grand objectif de ce week-end...

 Et je suis d'attaque !!!

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