Je projette de créer mon activité professionnelle en 2015 en tant que Guide Cyclotouriste Haute Montagne pour Etrangers.
Je relate sur ce blog mes entraînements, reconnaissances de parcours et organisation de ma structure.

lundi 1 septembre 2014

Glandon/Croix de Fer - Télégraphe - Galibier

En ce dimanche 31 Août, je me suis lancé le défi d'entreprendre une sortie longue distance et fort dénivelé. Toujours dans les alentours de Grenoble, je me suis inspiré (fortement) de la cyclosportive de la Marmotte 2014 en y intégrant mes contraintes organisationnelles.

Première contrainte, utiliser le train pour me rendre sur place. Seconde contrainte, partir tôt le matin pour rentrer tard le soir. Troisième contrainte, ne pas prendre le risque de ne jamais rentrer :)

Sur cette dernière contrainte, cela implique de ne pas me surestimer en envisageant un parcours au delà de mes capacités. Il s'agit aussi de planifier le ravitaillement de telle manière qu'il n'y ait ni fringale, ni hypoglycémie, ni déshydratation, ni état de fatigue trop avancé. Cela comprend aussi de prévoir les éléments de nécessité absolue pour vaincre les basses températures et le vent des hautes altitudes (spécifiquement dans les descentes).

J'ai ainsi prévu un parcours débutant à la Gare de Gières (Grenoble Université) et s'achevant pour le retour sur Lyon à la gare de Saint Jean de Maurienne Arvan. Au programme, entre 8h30 et 9h à pédaler, une distance de 200 km et un dénivelé positif cumulé de 4800 m. Pour les cols, j'ai prévu de visiter le col à deux têtes du Glandon/Croix de Fer, le col du Télégraphe et enfin Le Galibier. Tout un programme... Voici le parcours et son profil:


Question ravitaillement solide, j'ai emmené dans un sac à dos poids plume : 5 barres énergétiques et autant de pâtes de fruit + 2 bananes. J'ai aussi mangé une barre hyperprotéïnée dans le train juste avant le début de ma sortie (J'ai aussi pris un bon café allongé bien chaud dans la gare principale de Grenoble puisqu'il y avait une correspondance pour arriver à Gières). J'avais prévu d'acheter en chemin un pain de céréales, complet ou de seigle pour compléter et assurer ma recharge en sucres lents. Etant passé devant des boulangeries dans des moments inopportuns (dans les montées, et donc sur des segments chronométrés), j'ai changé de stratégie ce qui finalement se révéla assez pertinent. En effet, la digestion d'un demi ou d'un pain complet monopolise prioritairement les ressources physiologiques. Dans un parcours avec des montées très exigeantes, cela aurait pu se révéler être une erreur fatale. Je me suis rabattu sur un demi-litre d'un célèbre soda pour sportif à fortes teneurs en Caféine et Taurine dans une station essence juste en sortie de Saint Jean de Maurienne. La transition avec la question du ravitaillement liquide est toute faite. J'ai emmené deux bidons (1L + 0,5L) avec poudre énergétique dissoute. J'ai emmené de cette même poudre en qualité suffisante pour recharger quatre fois mes bidons. Ils le furent à ce nombre de rechargements en comptant le dernier en fin de sortie en tant que boisson de récupération. En points d'eau, j'ai rechargé au bar du sommet de La Croix de Fer où l'on a accédé avec grande gentillesse à ma demande. Je les en remercie vivement. J'ai aussi acheté dans la station essence de Saint Jean de Maurienne 2X 1,5L d'Evian à l'allée et au retour du Galibier. En haut du Galibier, j'ai également rechargé de 0,5L avec la bonté de l'un des badauds de ce sommet aux panoramas magnifiques !

Les affaires de premières nécessités concernent bien sûr les chambres à air de rechange (X2 pour cette longue sortie), des démontes pneu, une pompe et la carte bancaire :) - afin de pouvoir régler tout achat ou service tels que réparation ou taxi dans le cas le plus extrême. Mais pour ce type de circuit, il faut penser à emmener en supplément une seconde paire de lunettes, élément indispensable pour toute descente, et surtout une veste coupe vent, un cache cou, un bonnet, des gants intégrales et un maillot de corps manches longues. Pour redescendre du Galibier, cela a tout juste suffit puisque même avec cela mes dents claquaient fort et très répétitivement.

Voici le contenu de mon sac, illustration/check list :


Toute question logistique ayant été abordée, discutons à présent de la sortie à proprement dit. Je suis parti donc de la gare de Gières en direction du Bourg d'Oisans. Cela monte continuellement sans spécialement poser de difficulté. Il s'agit là même d'un excellent échauffement. Après une heure à 25 km/h, on atteint une zone de repos avec toilettes et point d'eau (Aire de Gavet). Il est important de s'être régulièrement réhydraté, quitte à être en sur-hydratation parce que dans la suite, on passe rapidement dans l'état opposé, et ceci d'autant que les températures se font élevées. Après 45 km, on commence dans le vif du sujet avec l'ascension du col à deux têtes Glandon/Croix de Fer. Initialement, je devais basculer au sommet du premier mais n'y ayant pas trouvé de point d'eau et ayant repéré le sommet de la Croix de Fer pas si loin (2,5km), j'ai bifurqué moyennant un retour sur mes roues d'à peine quelques centaines de mètres. Bien m'en à pris, puisque comme relaté plus haut, j'ai pu recharger mes bidons en eau + poudre énergétique. De sympathiques gens attablés sur la terrasse du bar m'ont proposé de me prendre en photo et une petite discussion s'en est suivie. Il venait de L'Arbresle dans les Monts du lyonnais, soit non loin de chez moi ou de mes terres d'entrainements dans les Monts d'Or. Après avoir immortalisé mon passage par quelques photos de mon vélo devant les panneaux indiquant le nom du col et de son altitude, je basculai vers Saint Jean de Maurienne. Je dois dire que ce col est moyennement exigeant avec quelques passages très pentus. Ce qui m'a le plus marqué, c'est la beauté des paysages, avec notamment le lac de Grand Maison. Quelle splendeur !!!


Arrivé sur Saint Jean de Maurienne, j'ai tâché de trouver mon point de ravitaillement sur la route, ce qui fut fait avec la station essence comme déjà narré plus haut. Il était temps de passé aux choses très sérieuses, étant redescendu en altitude, il y avait fort à gravir pour arriver au sommet du Galibier.

L'ascension depuis saint Jean de Maurienne commençant avec celle du Télégraphe, très abordable avec quelques 11 km et des bornes de repérage, j'avais d'excellentes sensations malgré un revêtement en réfection sur une portion de 5 km. Je ne pus malheureusement pas me permettre de m'arrêter au sommet pour deux raisons. La première était le segment visé du sommet du Galibier depuis Saint Jean de Maurienne. La seconde était que j'envisageais d'attraper mon train de 18h54 pour le retour sur Lyon. Prévoyant comme à mon habitude, il y en avait un dernier de secours à 20h03.
Valloire est un superbe village que l'on traverse dans la descente succédant à l'ascension du Télégraphe. Il y a énormément de petites boutiques souvenirs, des restaurants, des hôtels que j'aurais bien visiter comme touriste. Je n'étais pas là pour ça...
L'ascension du Galibier commença avec des pentes bien légères qui me permirent de faire tourner les jambes et qui soulageait mon moral pour les 25 km à venir après déjà 135 km de route derrière moi. Les quelques premiers kilomètres étaient vite avalés mais il était évident que la déclivité allait se faire rapidement nettement moins abordable. Je dûs faire face à un premier mur dans lequel je pensais qu'il en était fini de mon défi. Des crampes s'insinuèrent dans mes deux jambes, progressivement mais assez rapidement. Combien de mètres allais-je encore monter avant que mon corps me stoppe et brise mon ambition et mon égo ? Assis, en danseuse, assis, en danseuse, assis et finalement en danseuse, peu à peu j'arrivais limiter les effets de l'acide lactique en sollicitant alternativement d'autres zones musculaires moins impactées par les efforts en anaérobie.


Et cela passa dès de nouvelles pentes moins sévères. Je décidai alors de lever le pied, de ne pas trop forcer. Après tout, c'est ma première montée du Galibier, j'étais d'abord là en reconnaissance et non spécifiquement pour réaliser un temps. Le moment viendra... Je parvins au sommet avec des derniers kilomètres, jouxtant le célèbre tunnel du Galibier, très difficiles. Quelle magnificence des paysages, du panorama à 360° !!! Même si oui, trois idées étaient prioritaires dans ma tête: me changer pour ne pas prendre froid, récupérer de l'eau si possible auprès des spectateurs de cette nature à la beauté démente, et enfin ne pas perdre trop de temps puisque le timing était serré pour repartir sur Lyon au plus tôt. Quelques photos plus tard, j'étais reparti dans la descente et y aperçus ma seconde marmotte après celle vue dans l'ascension de l'Izoard. Une bien mauvaise surprise se présenta, j'étais très ennuyé de constaté que mon GPS était bloqué. Peu importe, les données de l'ascension sont enregistrées, c'est le principal et il faut se concentrer sur la descente qui est toujours d'un danger majeur en cas d'inattention (et même avec attention d'ailleurs). Une petite mauvaise surprise pour le GPS qui en devint une bien plus inconvenante à mon retour chez moi...


Je claquais des dents dans la descente et je dûs gérer le froid sur d'interminables kilomètres de descente. Je n'avais pas à me plaindre, ce qui m'avait plus inquiété par projection, était la possibilité de crampes très handicapantes pour la descente mais j'étais bien de ce côté. J'avais parfaitement géré ma montée pour ne pas exploser la ligne rouge que j'avais quand même certainement et allègrement dépassée. Par ailleurs, j'allais oublié de signaler que je n'ose imaginer ce qu'il en aurait été si j'avais omis d'emporter avec moi des affaires de rechange pour faire la descente avec mon maillot de corps sec,mon cache cou, mon bonnet et mes gants... Bien joué !

Tambour battant dans la descente du Galibier, puis celle du Télégraphe, il fallut me rendre à l'évidence vers 18h30 que je ne pouvais pas arriver à l'heure de départ du train. Pas très grave puisque j'eus une merveilleuse idée qui me remplissait de bonheur : dîner sur place avec une pizza à emporter :)

Sur le chemin de la gare, un camion pizza m'attendait. J'ai commandé une pizza kébap du nom de cappadone - il n'y en avait pas aux noms des cols des alentours comme le Galibier, ce que je fis remarquer au pizzaïolo (stratégie commerciale à revoir... ;)). Ma pizza fut mise dans un carton et celui-ci dans un sachet au cas où par manque de dextérité ou par fatigue, je venais à flanquer la pizza par terre. De toute façon, comme je l'avouai au pizzaïolo, j'avais tellement faim que je l'aurais mangé par terre :)

Le retour (3h) ne fut pas long, j'étais repu de ma pizza et en mode veille suite à mes nombreux et intenses efforts du jour. Je rêvais aussi impatiemment des résultats obtenus sur les différents segments...

De retour chez moi, ce fut quelque peu la douche froide: mon GPS avait buggé depuis l'ascension de Saint Jean de Maurienne. Pas de statistiques sur mes ascensions du Télégraphe et du Galibier, un peu dur pour ce que j'attendais comme récompenses. Néanmoins, j'avais la satisfaction de voir que les dénivelés positifs cumulés, soit 4800 m, avaient bien été enregistrés.

Je n'en suis finalement même pas enragé ou triste de cette petite déconvenue. J'ai pris tellement de plaisir, je suis rentré sans le moindre incident ou accident, il faut savoir ne pas en demander trop. Et pour les statistiques sur le Télégraphe et le Galibier, faites moi confiance, ce n'est que partie remise...

2 commentaires:

  1. Bien joué les vêtements de secours! En bas du télégraphe juste avant le pont, il y a une fontaine. Au Lautaret, tu as une fontaine cachée qu'on voit quand on est au bar et qu'on regarde la route. C'est quoi ton GPS "pourri" ?

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  2. Merci pour les infos ! Pour mon GPS, c'est un Garmin Edge 800... ;(
    Mais je vais faire comme tu m'as conseillé sur Strava, c'est à dire d'y ajouter une carte SD.
    Cependant, pour cette sortie, le GPS a buggé après que je me sois arrêté, que j'ai retiré le GPS du vélo pour le glisser dans ma poche arrière. Avant de repartir, il s'était éteint. J'ajoute aussi qu'il était en mode guidage pour cette sortie.

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